Passer d’une langue à une autre
Je ne ressemble pas tant que ça à la femme en bleue ci-dessus. Par contre, je me suis bien retrouvée dans cette situation ! Je vis en Espagne et la vétérinaire de mon chien m’a demandé si j’étais « constipada ». Imaginez mon choc ! J’ai répondu que non, je ne l’étais pas, avant bien sûr de m’en vouloir d’avoir répondu. Ensuite la véto m’a expliqué qu’elle ne voulait en fait vraiment parler que de mon nez … Je ne me rappelle pas comment allait mon nez ce jour-là, mais je me rappelle en tous cas de cette visite chez la véto tout aussi bien que mon chien …
Heureusement, l’apprentissage d’une langue ne se fait pas toujours de cette manière. Voici mon expérience d’humble polyglotte jonglant avec les langues.
Parler dans une langue puis dans une autre
En ce qui concerne le langage parlé, je dois dire avoir un sérieux besoin de réchauffer le moteur avant d’arriver à passer de l’espagnol au roumain puis inversement. Je vis en Espagne et quand je veux parler en roumain, à chaque fois c’est un peu la cata au début. Les mots et surtout des expressions me viennent en espagnol. Je me mélange les pinceaux comme on dit ! Par exemple, j’ai une furieuse tendance à dire hay (‘il y a’ en espagnol) alors qu’en roumain, on entend ai (‘tu as’). Pas cool quand le but n’est pas vraiment de tutoyer la personne …
Par contre, ça ne dure jamais longtemps. Au bout d’une petite demie-heure, les mots me reviennent directement en roumain. C’est quand je dois parler de nouveau en espagnol que je me retrouve bien sûr avec le problème inverse …
Tout petit truc pour arriver à ne pas mélanger vos langues
Au lieu de continuer à essayer de traduire une expression qui vous vient dans la mauvaise langue, rappelez-vous juste comment on dit ‘oui’ dans la langue dans laquelle vous cherchez vos mots. Ca m’a débloqué les neurones une ou deux fois. Je vous invite à essayer !
Apprendre une langue puis une autre
En ce qui concerne l’apprentissage de plusieurs langues et non la parlotte de celles-ci, je me suis emmêlée les pinceaux dans deux situations bien précises que voilà ci-dessous.
1°) Une même méthode pour plusieurs langues
Il y a quelques années, j’ai suivi la méthode de langue Rosetta Stone pour le latin et l’espagnol. Je trouve cette méthode fantastique et je vous la recommande. (Je ne suis pas affiliée chez eux). La difficulté que j’ai rencontrée est que cette méthode utilise presque les mêmes mots et images pour toutes les langues. Alors, si vous ne voulez pas vous-mêmes vous mélanger les pinceaux comme je l’ai fait à l’époque, je vous conseille vivement de prévoir de n’utiliser Rosetta Stone que pour une seule langue. Choisissez bien !
2°) Une même notion grammaticale pour différentes règles/langues
Regardez ci-dessous la feuille que j’ai dû écrire dernièrement pour me remettre les idées en place à propos du tutoiement et du vouvoiement en norvégien, allemand, portugais, roumain, espagnol et français.
Petit mémo sur le vouvoiement dans différentes langues
Je venais de réviser le vouvoiement de plusieurs personnes dans une leçon en allemand (Sie, troisième personne du pluriel) et je ne savais plus quelle personne utiliser pour conjuguer le vouvoiement en portugais. Pour m’adresser à plusieurs personnes poliment, est-ce que je devais utiliser la seconde ou la troisième personne du pluriel ? Pas moyen de me rappeler.
Ecrire le petit récapitulatif ci-dessus m’a permis de conclure qu’il n’y a en fait qu’en roumain que l’on vouvoie comme en français avec la deuxième personne du pluriel. Aussi bien l’allemand que le portugais et l’espagnol utilisent tous la troisième personne du pluriel.
Ai-je tout bon ou tout faux ?
En résumé, il me semble que quand on essaye de parler dans une autre langue, le changement d’une langue à l’autre n’est pas si difficile que ça. Un mot peut ne vouloir nous revenir que dans la première langue ou une expression peut ne pas se laisser traduire mot-à-mot comme on le voudrait, mais ces hésitations ne durent pas longtemps.
Et quand on apprend plusieurs langues à la fois, il y a quelques difficultés qui peuvent pointer leur nez comme une même méthode qui nous embrouille la mémoire, mais là non plus, les difficultés ne sont pas énormes ni durables.
Qu’en pensez-vous ? Ai-je tout bon ou tout faux ? Quelle est votre expérience personnelle ? Même quand on ne parle « que » une seule langue étrangère, on peut s'embrouiller les pinceaux avant de trouver son rythme. Qu’est-ce que vous en pensez ?
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